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Décoder la directive CSDDD et ses implications
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Décoder la directive CSDDD et ses implications

ESG / RSELégislations & normes
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Greenly vous accompagne dans l'anticipation de la CSDDD. Greenly met à disposition des experts climat pour accompagner votre entreprise.
ESG / RSE
2025-10-20T00:00:00.000Z
fr-fr

La Corporate Sustainability Due Diligence Directive (CSDDD), également appelée CS3D, est une directive européenne adoptée le 24 avril 2024. Elle vise à responsabiliser les entreprises quant aux impacts sociaux et environnementaux engendrés en amont, en aval et tout au long de leur chaîne de valeur.

Dans cet article, découvrez les tenants et aboutissants de cette directive ambitieuse, pierre angulaire d’une transformation majeure dans la gouvernance des entreprises.

Comprendre la CSDDD (ou CS3D) : définition, contexte juridique et impacts

La Corporate Sustainability Due Diligence Directive (CSDDD), également appelée CS3D est une directive européenne, ambitieuse et transformatrice, visant à impulser des pratiques exemplaires, ainsi qu'à encourager une décarbonation collective des entreprises.

Que signifie CSDDD et dans quel contexte juridique s'inscrit-elle ?

Le 24 avril 2024, l’Europe a adopté la directive CSDDD relative au « devoir de vigilance », qui oblige les entreprises à identifier, prévenir et remédier aux impacts négatifs sur les droits humains et l’environnement, découlant de leurs opérations, en amont et en aval de leur chaîne de valeur.

Inspirée du devoir de vigilance instauré par la France quelques années plus tôt, cette directive en intègre les principes fondamentaux, détaillés dans le paragraphe suivant. 

Le devoir de vigilance : genèse et lien avec la CS3D

En France, le devoir de vigilance a été instauré par la loi n° 2017-399 du 27 mars 2017 et concerne le devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d'ordre. 

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Cette loi enjoint les entreprises de plus de 5 000 salariés en France (ou 10 000 dans le monde), d'établir et d’appliquer un plan de vigilance. Ce rapport couvre leurs activités ainsi que celles de leurs filiales, directes ou indirectes, dès lors qu’un lien commercial est établi. Son objectif est d’identifier les risques et de prévenir les violations graves des droits humains, des libertés fondamentales, de la santé, de la sécurité des personnes, et de l’environnement.

C’est alors que la CSDDD fait son entrée en Europe, pour non seulement consolider le principe de vigilance à l’échelle européenne, harmoniser les cadres juridiques nationaux et combler les lacunes de l’inaction des entreprises. Explications.

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Naissance de la Directive on Corporate Sustainability Due Diligence (CSDDD) au niveau européen

Un cadre européen s'est avéré nécessaire pour renforcer le devoir de vigilance des entreprises. Mais pourquoi était-il attendu ?

Revenons en arrière : bien que les entreprises européennes soient déjà tenues de respecter les Principes directeurs relatifs aux droits de l’homme (ONU) et de suivre les lignes directrices de l'OCDE, ces normes restent insuffisantes sans une réglementation contraignante.

Le cadre établi est robuste, certes. Cependant, une faille juridique s’y est glissée, malgré sa ratification internationale, ce qui compromet son efficacité.

Faille juridique de la CSDDD

Rapport Amnesty International, 2023

En premier lieu, l’utilisation d’outils non contraignants, comme les codes de conduite ou les audits privés, s'est révélée inefficace, faute de mécanismes de contrôle et de sanction adaptés pour prévenir les violations des droits des travailleurs et les atteintes à l'environnement. En second lieu, les multinationales visées ne font l’objet d'aucun contrôle de la part des services de l'État, ce qui renforce l'inefficacité des mesures existantes (Source : Rapport Amnesty International, 2023)

Le problème ne concerne pas seulement l'entreprise elle-même et ses activités, mais aussi les préjudices subis par les victimes lorsqu’une violation est commise. En effet, comme les obligations légales sont souvent insuffisantes pour garantir un accès réel à la justice pour les victimes, finalement la charge de la preuve repose fréquemment sur les victimes elles-mêmes, ce qui complique la responsabilisation des entreprises

Fin de l’impunité dans les chaînes de valeur ?

Publication Instagram, Ensemble, 2024

Selon le député Ilana Cicurel, avec la mise en œuvre de la directive CSDDD, les multinationales ne pourront plus se dédouaner de leurs responsabilités en déclarant leur ignorance des événements survenus dans leur chaîne de valeur. Désormais, elles seront juridiquement tenues pour responsables de tout impact social ou environnemental, même si ces effets résultent d’activités menées par des sous-traitants ou partenaires commerciaux (Source : Publication Instagram, Ensemble, 2024).

C’est donc de ces impératifs qu’est adoptée la Directive n° 2019/1937, dite CS3D (Corporate Sustainability Due Diligence Directive), le 24 avril 2024, signant la fin de l’impunité.

En substance, la directive CS3D impose une responsabilité accrue aux entreprises pour identifier, prévenir et atténuer les risques d’atteintes aux droits humains ainsi que les impacts environnementaux négatifs, tout au long de leurs chaînes d’approvisionnement.

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La CSDDD complète la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD), qui se concentre sur la transparence des rapports extra-financiers. Elle incarne une forme d'extension, en ajoutant des obligations de vigilance accrue, visant à transformer les comportements sous-jacents des entreprises au-delà de la simple obligation de transparence.

Dès lors, quelles sont les obligations imposées par la CS3D et quels impacts peuvent-elles avoir sur les parties prenantes ?

Obligations de la CS3D : enjeux sociaux, environnementaux et leurs impacts

Après de nombreux drames évitables - tels que l'effondrement du Rana Plaza au Bangladesh ou le naufrage du pétrolier Erika au large de la France - et des années de mobilisation de la société civile, la réglementation s'est adaptée pour intégrer des obligations sociales et environnementales.

À ce titre, la directive CS3D impose des obligations en matière sociale et environnementale :

  • sur le volet social qui concerne le respect des droits humains (y compris les cinq principes et droits fondamentaux au travail définis par la Déclaration de Organisation Internationale du Travail (OIT) de 1998), la directive se focalise principalement sur les droits relatifs aux relations et conditions de travail des individus. Cependant, une faiblesse demeure, car elle ne couvre pas l'intégralité des droits humains, tels que le droit à un environnement sain où les droits des réfugiés et migrants (Source : Rapport Amnesty International, 2023).
  • sur le volet environnemental, les entreprises doivent respecter des obligations environnementales, telles que la prévention de la pollution et la préservation de la biodiversité, tout en prenant des mesures pour éviter les dégradations menaçant les services écosystémiques (l’air, l’eau et la sécurité alimentaire). Un aspect clé de ce volet est aussi la mise en œuvre d'un plan de transition pour atténuer les impacts du changement climatique, et limiter le réchauffement à + 1,5 °C, conformément à l'Accord de Paris. C’est la première législation européenne à l’imposer.

La question est de savoir, quand est-ce que l’on peut considérer qu’il y ait eu un dommage physique ou moral subi ?

Préjudice humain et environnemental : de quoi parle-t-on ?

Directive 2024/1760, Union européenne, 2024

Un préjudice découle de l'incapacité de l'entreprise à prévenir ou à atténuer les impacts négatifs de ses activités. Les dommages peuvent être de nature physique (blessures, décès), psychologiques, ou liés à la perte de biens (par exemple, la destruction de biens). Quant au préjudice environnemental, il survient lorsque des dommages environnementaux visibles et mesurables sont commis par l’entreprise et compromet des services écologiques essentiels, ayant un impact direct sur la santé humaine, la sécurité ou les conditions de vie (Source : Directive 2024/1760, Union européenne, 2024).

Dès son adoption, la CSDDD permettra à l'Europe de faire rayonner des pratiques en matière de droits humains et de protection de l'environnement, tant au sein de ses frontières qu'au-delà, avec un impact significatif sur les pays en développement. Elle contribuera également à l'objectif européen de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55 % d'ici 2030, en phase avec les engagements du Pacte vert.

Alors, comment ces entreprises seront contrôlées voire sanctionnées, en cas de non-respect des obligations ?

La portée de la directive CSDDD : entreprises concernées et modalités de contrôle

La directive CS3D s'applique aux grandes entreprises de l'UE et aux entreprises non-UE ayant une activité significative en Europe, excluant les petites et moyennes entreprises (PME). 

Le suivi de la conformité est assuré par des autorités nationales indépendantes, qui peuvent utiliser des mesures coercitives pour garantir l'application des obligations prévues.

Quelles entreprises et secteurs sont concernés par la directive CS3D ?

Les entreprises visées par la CSDDD incluent non seulement celles de l'Union Européenne, mais également celles hors de l'UE, dès lors qu'elles exercent une activité significative sur le marché européen. Cette extension vise à garantir que les entreprises concernées respectent les normes en matière de droits humains et d'environnement, pour éviter toute forme de concurrence déloyale. 

Dans le détail, voici la liste des entreprises concernées par la directive CS3D :

  1. entreprises de grande taille au sein de l'UE (sociétés à responsabilité limitée et partenariats), soit environ 6 000 entreprises ayant plus de 1 000 employés et un chiffre d'affaires supérieur à 450 millions d'euros (net) à l'échelle mondiale ;
  2. grandes entreprises hors UE, soit environ 900 entreprises, avec un chiffre d'affaires supérieur à 450 millions d'euros (net) dans l'UE.

Les micro-entreprises et les PME ne sont pas couvertes par les règles imposées.

Comment la directive CSDDD assurera-t-elle le contrôle des entreprises dans l'UE ?

Pour assurer la mise en œuvre des obligations de la directive CSDDD, les États membres désignent une ou plusieurs autorités de contrôle nationales. Ces autorités sont publiques, indépendantes et impartiales.

En somme, ce sont ces autorités de contrôle qui mèneront des enquêtes, autrement dit, des inspections sur site et l'audition des parties prenantes, si une violation des droits humains ou environnementaux est reportée.

En cas de faute, à la sanction financière s'ajoute, la publication d’un rapport annuel détaillant ses activités passées, y compris les violations les plus graves identifiées, qui devra être accessible sur un site internet.

Directive CSDDD : les sanctions applicables

Article 27, Directive 2024/1760, Union européenne, 2024

Lorsque des amendes pécuniaires sont appliquées, elles doivent être basées sur le chiffre d'affaires mondial net de l'entreprise. Le montant maximum de ces amendes ne doit pas être inférieur à 5 % du chiffre d'affaires mondial net de l'entreprise pour l'exercice financier précédent la décision d'imposer l'amende. (source : Article 27, Directive 2024/1760, Union européenne, 2024)

Quand la directive CSDDD entrera-t-elle en vigueur ?

La directive sur le devoir de vigilance des entreprises (CSDDD) entrera en vigueur en 2027 et sera pleinement appliquée d'ici 2029.


La directive CSDDD devrait donc entrer en vigueur progressivement, avec des dates déjà définies pour son application :

Calendrier d'application de la directive CSDDD

  • 1. 26 juillet 2027

    La CSDDD devient applicable pour les entreprises ayant plus de 5 000 employés et un chiffre d'affaires annuel net supérieur à 1,5 milliard d'euros.

  • 2. 26 juillet 2028

    La CSDDD s’applique aux entreprises ayant plus de 3 000 employés et un chiffre d'affaires net supérieur à 900 millions d'euros.

  • 3. 26 juillet 2029

    La directive entre en vigueur pour les entreprises ayant plus de 1 000 employés et un chiffre d'affaires net supérieur à 450 millions d'euros.

Chaque État membre devra transposer les dispositions de la directive européenne CSDDD dans son droit national avant 2026. Ce processus implique l'adoption ou la modification de lois nationales, souvent par le parlement ou d'autres instances législatives, pour s'assurer qu'elles respectent les objectifs fixés par la directive.

Quelles pratiques mettre en place pour se conformer à la CSDDD ?

Pour répondre aux exigences de la CS3D, les entreprises doivent se conformer à des attentes spécifiques et peuvent mettre en place une série d'outils et de ressources afin de les satisfaire.

Anticiper la CSDDD : adopter les bonnes pratiques et mobiliser les ressources clés

Pour répondre aux obligations attendues, une sélection d’outils et de ressources peut être mobilisée afin d’atteindre les objectifs fixés. 

À ce titre, pour aider les entreprises à se conformer à la directive CSDDD, la Commission européenne met en place un guichet unique offrant des informations et des conseils pratiques. En complément, des lignes directrices seront publiées, accompagnées de sites web, plateformes et portails dédiés à la transmission d’informations. Des financements seront également disponibles pour soutenir les entreprises, et des initiatives sectorielles seront encouragées pour faciliter la mise en œuvre des obligations.


Concernant les pratiques et ressources, le texte adopté en commission définit les actions à mettre en place et les exigences de la directive CSDDD :

Pratiques à intégrer Exigences attendues et ressources à mobiliser
Intégrer la directive dans la politique de l’entreprise
Politique de devoir de vigilance intégrée au système de gestion et aux contrats des partenaires commerciaux (avec des clauses de diligence) et publication du code de conduite pour l'entreprise et ses partenaires.
Identifier et évaluer les impacts négatifs
Cartographier les opérations et identifier les impacts négatifs réels et potentiels sur l’Homme et son environnement. Puis identifier, analyser et rapporter les atteintes susceptibles d’être les plus graves.
Gestion des impacts
Si impact, déterminer la responsabilité, prévenir, arrêter ou minimiser l'impact dès que possible. Si l’impact ne peut être neutralisé immédiatement, un plan correctif doit être mis en place, et si nécessaire, suspension ou cessation des relations commerciales.
Surveiller et évaluer l'efficacité des mesures prises
Mise en place de mesures pour vérifier la conformité au code de conduite et réexamen obligatoire tous les 2 ans. En cas d’impact, utiliser des indicateurs qualitatifs et quantitatifs ainsi que des garanties contractuelles pour évaluer l’efficacité du plan dans le temps. Enfin, effectuer un suivi des indicateurs, des audits, des évaluations régulières, et communiquer avec les parties prenantes tout en partageant des rapports d'avancement.
Communiquer
Publier une déclaration annuelle (en ligne dans un délai de 12 mois après la fin de l'exercice financier). Respecter les exigences spécifiques de reporting (description détaillée de la mise en place de sa politique, des impacts identifiés, des mesures et résultats obtenus).

Greenly vous accompagne dans l'anticipation de la CSDDD

Greenly met à disposition des experts climat pour accompagner votre entreprise dans son processus de décarbonation et l’aider à anticiper les exigences de la CSDDD.

Cet accompagnement s’articule autour de plusieurs axes stratégiques, permettant de se conformer à certaines des exigences de la directive CSDDD : 

  1. Développement et mise en œuvre d’un plan de réduction des émissions carbone, visant à minimiser la contribution de l’entreprise au changement climatique et à garantir la conformité avec les exigences de la directive tout en évitant les sanctions financières.
  2. Analyse approfondie via un Bilan Carbone®, permettant une évaluation détaillée de l’usage des ressources afin d’optimiser leur gestion.
  3. Formulation de recommandations stratégiques, incluant la rédaction de rapports et la mise en place de communications sur vos engagements, offrant une base solide pour répondre aux exigences de transparence de la CSDDD.
  4. Automatisation de la gestion des données et suivi des progrès, grâce à des outils tels que la courbe carbone, qui permettent de surveiller en continu l’efficacité des mesures mises en œuvre.
  5. Ateliers de formation et mobilisation des parties prenantes, visant à sensibiliser et impliquer activement les employés et les fournisseurs dans une démarche collective de réduction des émissions, conformément aux objectifs définis par la CSDDD.

Foire aux questions (FAQ) liée à la CSDDD

  • Quelle est la différence entre la CSRD et la CSDDD ?

    La CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) se concentre sur la transparence des rapports extra-financiers, tandis que la CSDDD va plus loin en imposant des obligations de vigilance accrue. La CSDDD, en plus de compléter la CSRD, aspire à modifier les comportements fondamentaux des entreprises, dépassant ainsi le cadre d'une simple obligation de transparence. Autrement dit, la CSRD se concentre sur le « reporting », alors que la CSDDD exige des mesures spécifiques pour détecter, prévenir et résoudre les effets néfastes sur les droits de l'homme et l'environnement à chaque étape de la chaîne de valeur.

  • Quels sont les seuils pour la CSDDD ?

    Les seuils d’application de la CSDDD sont les suivants : à partir du 26 juillet 2027 pour les entreprises de plus de 5 000 salariés et un chiffre d’affaires (CA) net supérieur à 1,5 milliard d’euros, le 26 juillet 2028 pour celles de plus de 3 000 salariés et un CA net supérieur à 900 millions d’euros, et le 26 juillet 2029 pour les entreprises de plus de 1 000 salariés et un CA net supérieur à 450 millions d’euros. Les microentreprises et PME ne sont pas concernées.

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